Le coworking, ou travail partagé, a connu une croissance fulgurante ces dernières années. D’un concept novateur en 2010, il est devenu un acteur majeur du marché immobilier commercial. Les espaces de coworking sont désormais omniprésents dans les grandes villes et attirent aussi bien les freelances que les entreprises. Mais quel impact cette tendance a-t-elle sur le marché immobilier commercial ? Comment les acteurs traditionnels s’adaptent-ils à cette nouvelle donne ? Cet article vous propose d’explorer en détail cette révolution du travail et son influence sur l’immobilier d’entreprise.
La montée en puissance des espaces de coworking
Les espaces de coworking ont connu une croissance exponentielle au cours de la dernière décennie. Selon une étude menée par JLL, le nombre d’espaces de coworking dans le monde est passé de 1 130 en 2010 à près de 22 000 en 2019. Cette progression fulgurante s’accompagne d’une augmentation considérable des surfaces occupées par ces lieux. En effet, toujours selon JLL, les espaces de coworking représentaient environ 1% du parc immobilier tertiaire mondial fin 2019.
Cette montée en puissance s’explique notamment par le succès rencontré auprès des travailleurs indépendants et des petites entreprises. Les espaces de coworking offrent en effet des conditions de travail flexibles et avantageuses, notamment sur le plan financier. De plus, ils permettent de bénéficier d’un environnement convivial et stimulant, propice à la créativité et à la collaboration.
Les conséquences sur le marché immobilier commercial
L’essor du coworking a des conséquences majeures sur le marché immobilier commercial. Tout d’abord, il entraîne une modification des critères de sélection des locaux professionnels. Les entreprises recherchent désormais des espaces modulables, bien équipés et facilement accessibles. Les immeubles traditionnels sont donc de moins en moins prisés au profit des espaces de coworking qui répondent mieux à ces nouvelles exigences.
De plus, la demande croissante pour les espaces de coworking pousse les bailleurs à repenser leur offre. Certains propriétaires immobiliers se lancent ainsi dans l’exploitation directe d’espaces de coworking, tandis que d’autres préfèrent nouer des partenariats avec des opérateurs spécialisés. Cette évolution du marché immobilier commercial s’accompagne également d’une hausse des loyers dans certaines zones géographiques, notamment dans les quartiers d’affaires centraux.
Les acteurs traditionnels face au défi du coworking
Face à cette nouvelle donne, les acteurs traditionnels du marché immobilier commercial n’ont pas d’autre choix que de s’adapter. Certains gestionnaires d’immeubles ont ainsi commencé à proposer des services similaires à ceux des espaces de coworking, tels que la location de bureaux flexibles, la mise à disposition d’équipements performants ou encore l’organisation d’événements et de rencontres professionnelles.
D’autres acteurs ont choisi de se spécialiser dans l’accompagnement des entreprises souhaitant intégrer le coworking dans leur stratégie immobilière. Il s’agit notamment de les aider à identifier les lieux adaptés à leurs besoins, à négocier les contrats avec les opérateurs de coworking ou encore à mettre en place des solutions sur mesure pour leurs salariés.
Enfin, certains gestionnaires d’immeubles ont décidé de prendre le taureau par les cornes et de créer leur propre marque de coworking. C’est le cas, par exemple, du groupe français Nexity qui a lancé Blue Office en 2017. Cette stratégie leur permet non seulement de capter une partie du marché du coworking, mais également d’offrir un service différenciant à leurs clients traditionnels.
L’avenir du coworking et ses implications pour le marché immobilier commercial
Le développement du télétravail et la recherche constante d’une meilleure qualité de vie au travail devraient continuer à soutenir la demande pour les espaces de coworking. Toutefois, il est probable que le marché connaisse une certaine consolidation dans les années à venir. En effet, face au grand nombre d’acteurs présents sur ce segment, certains opérateurs pourraient être amenés à se regrouper ou à disparaître.
Par ailleurs, les espaces de coworking devraient continuer à influencer les pratiques immobilières des entreprises. Il est ainsi envisageable que celles-ci intègrent de plus en plus le coworking dans leur stratégie, notamment en proposant à leurs salariés des solutions de travail flexibles et en adaptant leurs locaux aux nouvelles attentes des occupants.
Enfin, il est possible que le coworking contribue à la transformation des centres-villes. En effet, l’implantation d’espaces de travail partagés dans les quartiers centraux pourrait favoriser le développement d’un écosystème économique local et dynamique, avec des commerces et des services adaptés aux besoins des travailleurs nomades.
Au final, le coworking apparaît comme un véritable bouleversement pour le marché immobilier commercial. Les acteurs traditionnels sont contraints de s’adapter pour ne pas être laissés pour compte face à cette nouvelle tendance qui semble s’inscrire durablement dans les pratiques professionnelles. Le travail partagé n’en est qu’à ses débuts et ses impacts sur l’immobilier d’entreprise sont amenés à évoluer au fil du temps. Il convient donc de rester attentif aux évolutions du marché et aux opportunités qu’il offre.
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